Le placoderme Dunkleosteus †

Dunkleosteus vivait il y a environ 360 millions d'années dans les mers de la fin du Dévonien. Avec ses 8 mètres de long, il est considéré comme l'un des premiers super-prédateurs, les animaux au sommet de la chaîne alimentaire. Dunkleosteus appartient à un groupe éteint de poissons cuirassés, les placodermes, caractérisés par des plaques osseuses qui recouvraient et protégeaient la tête et l'avant de leur corps. Dépourvues de vraies dents, les mâchoires étaient composées d’os massifs et acérés, faisant saillie hors de la gencive. La proie qui passait à proximité de cette pince coupante géante avait sans doute peu de chances d’en réchapper.

 


 

 

Aquarelle sur papier « Lana / Lanaquarelle » - Grain satiné - 300 g/m² - 36 x 51 cm - Jean-François Dejouannet - MNHN

 

Le mot de l'illustrateur scientifique:

Mes illustrations sont proposées au public sous le contrôle et une étroite collaboration d’un ou de plusieurs scientifique(s) ayant des connaissances approfondies des spécimens. Des documents : articles scientifiques, des photos, des dessins d’ossements présents en Galerie de paléontologie et éventuellement des reconstitutions déjà publiées (pour s’en inspirer ou s’en éloigner (ne pas en faire un plagiat)) forme la trame de base. D’après ce point de départ ; plusieurs ébauches au crayon sont nécessaires (minimum 3) pour obtenir le mouvement, l’attitude, l’approche la plus fidèle possible de la silhouette (supposée) et y intégrer les dernières découvertes anatomiques ou comportementales. Ensuite vient la partie couleur établie d’après une étude chromatique qui doit être validée également. A ce stade-là, le dessinateur a un peu plus de liberté (spécimens disparus), car la science n’est pas encore en possession de matériel technique capable d’extraire tous les pigments d’un fossile (même ceux invisibles au microscope). Quelquefois des poils ou plumes retrouvés, gardent des traces pigmentaires qui peuvent guider l’illustrateur. Et vient la représentation finale à l’aquarelle. Elle est faite couche sur couche de moins en moins humides au fur et à mesure de l’élaboration, entrecoupées d’un temps de séchage varié suivant les effets voulus. Ma technique est assez fluide contrairement à certains collègues qui préfèrent travailler avec moins d’eau et plus de matière ; ce qui donne un résultat plus semblable à la gouache.