L’archéocète Cynthiacetus †

Cynthiacetus était un mammifère marin et, plus précisément, un archéocète. C'est un lointain parent des cétacés, à savoir baleines, dauphins, cachalots, etc. Ce grand prédateur de 9 mètres de long vivait à l’Eocène supérieur, il y a environ 40 millions d’années dans des mers situées dans des régions qui correspondent aujourd’hui à l’Egypte, le Pérou et le sud-est des Etats-Unis. Les cétacés actuels ont un vestige de bassin et une absence de membres postérieurs. Les pattes arrières de Cynthiacetus, bien que très réduites, étaient apparentes à l’extérieur du corps et ne jouaient sans doute aucun rôle : l'animal se déplaçait uniquement dans l'eau grâce aux mouvements verticaux de sa nageoire caudale. Sa forte mâchoire et ses dents développées sont parfaitement adaptées à un régime carnivore et/ou piscivore.

 


 

 

Aquarelle sur papier « Arches » - Grain satiné – 300 g/m² - 31 x 41 cm - Jean-François Dejouannet - MNHN

 

Le mot de l'illustrateur scientifique:

Mes illustrations sont proposées au public sous le contrôle et une étroite collaboration d’un ou de plusieurs scientifique(s) ayant des connaissances approfondies des spécimens. Des documents : articles scientifiques, des photos, des dessins d’ossements présents en Galerie de paléontologie et éventuellement des reconstitutions déjà publiées (pour s’en inspirer ou s’en éloigner (ne pas en faire un plagiat)) forme la trame de base. D’après ce point de départ ; plusieurs ébauches au crayon sont nécessaires (minimum 3) pour obtenir le mouvement, l’attitude, l’approche la plus fidèle possible de la silhouette (supposée) et y intégrer les dernières découvertes anatomiques ou comportementales. Ensuite vient la partie couleur établie d’après une étude chromatique qui doit être validée également. A ce stade-là, le dessinateur a un peu plus de liberté (spécimens disparus), car la science n’est pas encore en possession de matériel technique capable d’extraire tous les pigments d’un fossile (même ceux invisibles au microscope). Quelquefois des poils ou plumes retrouvés, gardent des traces pigmentaires qui peuvent guider l’illustrateur. Et vient la représentation finale à l’aquarelle. Elle est faite couche sur couche de moins en moins humides au fur et à mesure de l’élaboration, entrecoupées d’un temps de séchage varié suivant les effets voulus. Ma technique est assez fluide contrairement à certains collègues qui préfèrent travailler avec moins d’eau et plus de matière ; ce qui donne un résultat plus semblable à la gouache.